Crypto-net Le point au mois de janvier sur le risque maladies

La météo actuelle, comme l’année dernière, n’est pas très favorable au développement des maladies, surtout en ce qui concerne le piétin, la septoriose et les rouilles. Le graphique ci-dessous situe 2010 parmi les plus froides surtout mais aussi humides des vingt dernières années. La fin de l’automne et le début de l’hiver de cette année ressemblent de près à ceux de 1993.

Comparaison des températures et précipitations interannuelles. Cliquer pour agrandir. (© LL)

Ci-dessous le graphique représente le cumul de températures base zéro du 1er octobre au 15 décembre. Le déficit thermique est de 144°C par rapport à une année normale et de 281°C par rapport à 2006, année la plus chaude des références.

Cumul des températures du 1er octobre au 15 décembre. Cliquer pour agrandir. (© LL)

 

Simulation piétin

Le développement du piétin verse est favorisé par les années douces et humides. En effet, la progression de la maladie entre les gaines jusqu’à la tige est fonction des sommes de températures reçues entre le stade 1 feuille et le printemps. Cette année, comme l’année dernière, la progression devrait donc être très faible. Autres phénomènes exceptionnels cette année, la neige qui inhibe toute sporulation et contamination du champignon et le froid intense dont l’effet mécanique peut dans certaines situations limiter la progression du champignon par le décollement des gaines les une des autres.

Le graphique ci-dessous issu du modèle D-Cry-R montre une courbe bleue, la modélisation de cette année, calquée sur les années ayant connu les développements les plus faibles (années 1996 et 2006). L’année 2006-2007 (courbe beige) correspond à l’année à la plus forte pression. On peut déjà dire qu’au printemps prochain cette maladie a de faibles chances de faire parler d’elle, même si le mois de janvier est doux et humide.

Modèle 2010-2011 piétin verse. Cliquer pour agrandir. (© LL)

 

Simulation rouilles

Le développement des rouilles dépend fortement des cumuls de températures au cours de l’hiver. Cette année, le niveau est très faible puisqu’il atteint 200°C, bien en dessous de la moyenne sur 20 ans de 344°C. La plus chaude des 20 dernières années fut l’année 1994-95 où le cumul a atteint 482°C.

Cumul de températures du 1er novembre au 27 décembre (Eure-et-Loir) (© LL)

Le graphique ci-dessous issu du modèle D-Cry-R donne le résultat de la simulation du risque de rouille brune au printemps. La courbe bleue représente la simulation de l’année en cours, la verte celle de l’année dernière qui était une année très tardive et la orange l’année 2006-2007 qui était très précoce.

Simulation du risque de rouille brune en 2011. Cliquer pour agrandir. (© LL)

Le printemps 2011 devrait donc avoir une chance quasi nulle de voir apparaître des explosions de rouille brune en Eure-et-Loir. Cette simulation devra être réalisée pour les départements plus au sud pour connaître le risque au printemps.